Etienne Rosman, membre du Rotary Club Namur-Confluent, témoigne du projet HSF à Niamey. Lisez son histoire captivante ici et apprenez-en davantage sur ce beau projet.
"C’est grâce à ma fille Sophie et son mari, Amadou Ange Chékaraou Barou, que j’ai découvert le Niger. Lors de mes visites familiales à Niamey, la capitale où ils vivent en compagnie de leurs deux filles, je découvre un pays fabuleux, une culture, des coutumes mais surtout des Nigériens. Des amitiés se nouent avec le temps et les voyages.
En tant que médecin, je rencontre tout naturellement des collègues et j’ai l’occasion de visiter des centres hospitaliers. C’est là que je prends conscience de l’ampleur des besoins des services de santé de ce pays d’Afrique de l’Ouest où l’écart sanitaire est énorme par rapport à nos conditions privilégiées. L’idée qu’HSF pourrait intervenir germe progressivement.
Ainsi, j’ai l’occasion de rencontrer une amie de Sophie, Oumou Jasmine Djoulde. Elle travaille chez Ecobank, à la Banque Régionale du Marché et est membre active du RC Niamey Doyen. Ce vieux club de Niamey compte déjà 62 présidents.
Jasmine est l’initiatrice d’un projet d’aide matérielle au CHR de Niamey La Poudrière, plus particulièrement à destination de la maternité et de la pédiatrie. Pour rappel, avril est le mois consacré à la santé de la mère et de l’enfant dans l’actualité rotarienne. En Afrique, il y a 20 fois plus de décès maternels périnataux qu’en Europe. La mort d’enfants de moins de 5 ans est également considérablement plus élevée que chez nous.
Lors de sa visite virtuelle au RC Namur Confluent, Jasmine nous a fait une brève présentation de son pays et de ses besoins sanitaires. Au Niger, l’enjeu « mère-enfant » est particulièrement prégnant : avec 20 millions d’habitants pour un million de km² (30 fois la Belgique), le taux de natalité moyen est de 7,2 enfants par mère. C’est ainsi que la maternité de La Poudrière accueille une vingtaine de naissances quotidiennes avec des pics allant jusqu’à 50-70 naissances par jour. Le dénuement y est effrayant : par exemple, les fils de suture pour une césarienne n’y sont pas toujours en quantité suffisante.
De manière générale, le CHR La Poudrière est le deuxième centre de référence de Niamey. Doté d’une centaine de lits (lits en fer avec une simple paillasse), il accueille chaque jour plus de mille patients, dont un grand nombre d’indigents, toutes consultations confondues. Les services de gynécologie et de pédiatrie y sont les parents pauvres. Leur unique bloc opératoire, la salle de réveil, celle de réanimation, ainsi que la salle de travail datent tous des années 1980. Les 37 médecins, 73 infirmiers, 17 sages-femmes et autres kinés y oeuvrent avec du matériel vétuste et souvent en panne.
Le projet du RC Niamey démarre et La Poudrière demande l’aide d’HSF. L’hôpital ne sait par où commencer tant les besoins sont criants. De plus, pour une crédibilité acceptée, le personnel doit aussi prouver qu’il a la capacité d’utiliser correctement le matériel demandé pour les services de gynécologie, pédiatrie et kinésithérapie.
HSF rassemble du matériel pour remplir un conteneur de 60 m³. Acheté en fin de vie, celui-ci sera laissé sur place pour être transformé en réserve de matériel. Ensuite, le transport est assuré par Freight Africa pour 200 €, du dépôt de Champion à Anvers.
Fin août 2020, le conteneur subit un contrôle aléatoire au port d’Anvers et une partie du matériel perd ses fixations. C’est à ce moment qu’Ange, mon beau-fils, intervient. Directeur Général de la société de transport Transmine, il offre le trajet jusqu’à Niamey. Deux mois plus tard, le matériel tant attendu aboutit à Niamey où le RC local fait appel aux services d’un transitaire pour faciliter la sortie de douane et s’assurer que La Poudrière soit bien exonérée de taxes.
Le 23 novembre 2020, le conteneur est enfin dans la cour de l’hôpital. Ultime précaution, à l’ouverture, le RC Niamey demande à un sérigraphe de tout estampiller pour éviter une revente clandestine. Les légers dégâts survenus lors du contrôle en Belgique sont réparés. Tout le matériel est remis officiellement devant la presse locale et j’ai pu constater qu’il avait bien été distribué aux différents services concernés.
Deux mots pour conclure.
Ce projet, mené à bien par HSF, les RC Niamey Doyen et Namur-Confluent ainsi que la société Transmine ICS Niger, contribue au bien-être de la population locale essentiellement celui de la mère et l’enfant en apportant un matériel indispensable à une équipe médicale compétente pour des soins de qualité. HSF permet également la création de relations amicales et la découverte réciproque de cultures différentes. Une grand richesse."
Etienne Rosman, membre du RC Namur-Confluent.
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